Il était sortit du coma depuis quelques jours et son mal de tête était toujours aussi présent qu'à son réveil. Il n'en avait cependant pas beaucoup parler, sachant que cela inquiéterait tout le monde. Qui plus est, selon son docteur, son mal de tête s'évanouirait doucement avec le temps. Il avait tout de même eu un accident et était resté dans le coma durant deux mois. Il était normal qu'il ne se réveille pas après cela, le sourire aux lèvres et en forme. Le contraire aurait peu être été plus inquiétant. Malgré sa fatigue, Simon ne supportait cependant plus de rester dans son lit à l'hôpital. Depuis son réveil, sa mère semblait avoir emménager dans l'hôpital passant l'essentiel de son temps à rapporter à son fils tout ce qui pourrait être susceptible de lui faire plaisir et à le materner excessivement. Bien que reconnaissant pour tant d'attention, Simon était fatigué d'être ainsi dorloter et aspirait simplement à reprendre sa vie en main. Ainsi quand il avait surprit une conversation entre sa mère et le docteur au sujet du moment ou il pourrait enfin partir d'ici, il avait insister pour quitter l'hôpital au plus vite. Les deux intéressés l'avaient observer d'un regard soucieux, visiblement hésitants, puis lui avait plutôt conseiller de dormir un peu. Fatigué mais pas moins borné pour autant, Simon n'avait pas cesser d'insister. Lasse de ce genre de débats, sa mère avait alors proposée de le ramener dans la maison ou il avait grandit. Peu satisfait de cet arrangement, Simon avait insisté encore et finalement obtenu ce qu'il voulait. Ainsi, il était prévu qu'il rentre chez lui dans la journée. En apprenant cette nouvelle, sa mère avait voulu s'absenter au boulot pour le ramener chez lui mais Simon lui avait demander de ne pas le faire, de ne pas bouleverser sa vie pour lui. Sa mère avait accepter de mauvais grâce, pas encore prête à perdre son fils de vue après son accident. C'était un sentiment que Simon comprenait totalement, cependant il ne pouvait s'empêcher d'être heureux de se retrouver un peu seul sans personne pour le couver du regard et l'aider dans le plus insignifiant de ses gestes. Il allait bien et n'avait pas besoin que quelqu'un lui tienne la main en permanence. Vêtu des vêtements apportés par sa mère le matin même, Simon tâchait de rassembler ses affaires dans un sac de voyage. La tête lui tournait un peu mais il n'aurait sut dire si ce sentiment était dut à son accident ou à l'excitation de quitter enfin cet endroit qu'il commençait à trouver sérieusement déprimant. Il avait sentiment qu'il irait déjà bien mieux quand il aurait passer la porte de l'hôpital. Il avait hâte de retrouver son appartement, son lit, sa vie.

Rester dans cet hôpital n'était pas bon pour lui. Depuis son plus jeune âge, il n'avait jamais aimé rester à l'intérieur. Quand il était petit, durant les journées pluvieuses, il rendait en généralement tout le monde barge et, fatigué, passait finalement son temps contre la vitre à regarder la pluie tomber, espérant silencieusement qu'elle s'arrête rapidement. Hors, l'hôpital l'opprimait. Il avait le sentiment de ne pas avoir ressentit de l'air frais contre son visage depuis des semaines. Ce sentiment lui manquait et l'idée même de le retrouvait suffisait à le faire sourire. Oui, ce cauchemar serait bientôt fini. Une fois dehors, il pourrait laisser son accident derrière lui car tout dans cet hôpital lui remémorait la raison de sa présence là bas. Hors, la simple pensée de son accident, de la douleur ressentie alors que la voiture le renversait, le chamboulait. Il aurait aimer pouvoir effacer ce souvenir de sa mémoire. Ou elle m'a mit ce foutu manteau s'agaça Simon en se baladant péniblement dans sa chambre. Malgré sa lassitude a rester allongé, il ressentait encore beaucoup de fatigue et son énervement à l'idée de ne pas trouver ce qu'il cherchait n'arrangeait rien. Soudain, il entendit des pas derrière lui et fit volte face. Il alla enfouir ses deux mains dans les poches de son pantalon en découvrant une personne dans l'encadrement de la porte. Bonjour dit-il, l'ébauche d'un sourire sur le visage. Il s'agissait de Bridget, une fille qu'il n'avait rencontrer qu'il y a quelques jours, du moins de ce qu'il s'en souvenait. En fait, il avait davantage l'impression de la connaître depuis des semaines. Ce n'était pas faux, elle du moins le connaissait depuis un petit moment, étant venu s'occuper de lui durant ses deux mois passés dans le coma. Simon ne parvenait pas à s'expliquer pourquoi. Après tout, elle ne le connaissait pas. Mais il était fatigué de chercher réponse à ses questions. Il baissa le regard sur la main de la jeune femme et poussa un soupire de soulagement. Elle avait déposer sa main sur l'accoudoir d'un fauteuil ou trônait son manteau. Il ne l'avait pas vu. J'étais en train de le chercher expliqua t'il brièvement en indiquant d'un mouvement de tête le vêtement qu'elle effleurait presque de ses doigts. Il ne bougea pas, dans l'attente d'une réponse de la part de la jeune femme.

La présence de Bridget ne mit pas Simon mal à l’aise. Il ressentait un drôle de sentiment à l’égard de la jeune femme : sans lui avoir jamais parlé avant qu’il se réveille quelques jours plus tôt, il avait le sentiment de la connaître. Il ne comprenait pas pourquoi elle s’était embêtée à lui faire la lecture chaque jour, à le prendre sous son aile alors qu’ils étaient des étrangers l’un pour l’autre. Ca n’avait pas le moindre sens. La vue du blouson sur le fauteuil balaya ses pensées de l’esprit du garçon. C’était stupide, mais il avait le sentiment que tout irait bien maintenant, il n’aurait sut dire si ce sentiment était dut à l’arrivée de Bridget dans la pièce ou la découverte du vêtement. Il la salua d’un simple bonjour, ce à quoi elle répondit. Il la glorifia d’un sourire puis attrapa le vêtement quand elle le lui tendit. Il s’apprêtait à le mettre quand elle lui posa une question. Dans sa voix, il ressentit une surprise peu dissimulée. Il ne comprenait pas que tout le monde réagisse ainsi. Il fut prit d’une légère déception en entendant dans la voix de Bridget le ton qui l’insupportait dernièrement dans celle de sa mère ou de son docteur. Il la masqua cependant. Oui, j’en ai la permission se sentit-il obligé de justifier, sentiment qu’il n’aima guère. Après tout il allait bien si on faisait abstraction de ce mal de tête assommant qui ne disparaîtrait guère tant qu’il n’aurait pas retrouver sa vie, qui n’était définitivement pas dans cet hôpital. Il poussa un soupire de frustration. Les deux. Je ne crois pas que ce soit une bonne chose de me garder ici. Je me sens bien moins perdu qu’à mon réveil et il acheva de mettre son blouson avec une légère maladresse qui aurait put être celle d’un enfant qui apprend à se vêtir et ce car ses derniers temps, sa mère refusait qu’il bouge pour quoi que ce soit, y compris s’habiller. Enervé d’une si grande perte de repères chez lui, la voix de Simon se durcit quand il reprit la parole. Et j’en ai assez qu’on me traite comme une chose fragile qui risque de se briser à la première difficulté. C’est ça qui me gâche la vie ces temps-si et ça n’a rien à voir avec l’accident.

Simon s’interrompit, conscient de s’être exprimer d’un ton plutôt dur. Ne voulant pas reporter toute sa frustration sur Bridget qui ne faisait que se soucier de sa santé, il fit passer sa main dans ses boucles blondes décoiffées, geste qu’il faisait en permanence quand il perdait ses moyens et qu’il exécutait en permanence depuis son réveil. S’il regrettait de se comporter ainsi en la présence de Bridget, il était heureux d’avoir put s’exprimer à ce sujet. Il peinait à le faire en présence de sa mère, culpabilisant toujours de lui avoir causé tellement de soucis. Il ne pouvait pas sérieusement lui reprocher de se faire du soucis pour lui après qu’il se soit fait renversé par une voiture. Mais il ne pouvait pas non plus rester ainsi, il allait finir par exploser et s’il n’était pas fier de l’avoir fait devant Bridget, il en était aussi rassuré. Désolé, je ne peux juste pas vivre ça encore quelques jours. Il faut que je sorte d’ici, sinon je vais finir par devenir dingue. S’excusa Simon en tâchant de s’exprimer avec davantage de calme. Il ne voulait pas véhiculer par ses paroles, son ton de voix, l’image d’un petit garçon bien trop gâté par ses parents. A l’inverse, il avait en horreur cette étiquette. Il ferma son blouson d’un geste vif qu’il ne voulait pas maladroit. Il ne voulait pas laisser apparaître dans le moindre de ses gestes son malaise, il ne voulait pas réveillé l’inquiétude de qui que ce soit bien qu’il soit conscient qu’il n’y arrivait pas le moins du monde. Il pouvait le voir dans le regard Bridget, dans ceux de tous ses proches. Légèrement fatigué, Simon alla s'appuyer contre son lit sans rien perdre de sa fierté. Je dois quitter cet endroit et reprendre ma vie là où je l’ai laissée, je perds du temps ici. Tu comprends ? Demanda Simon d’une voix dépourvue de la moindre trace de colère. Il ne baissait pas les yeux, s’exprimant la tête haute. Si dans cet endroit personne ne le pensait capable de réfléchir comme un adulte, il tenait à agir comme tel. Bien sûr, il savait au fond de lui qu’il n’agissait pas là comme un adulte raisonnable. Sans doute faisait-il bien simplement un caprice, comme quand, enfant, ses parents lui cédaient tout, ne bronchant pas car il s’agissait du petit dernier de la famille, du petit trésor. Si Simon était conscient d'avoir toujours été bien excessivement couvé, il était fatigué d'être ainsi traité comme un gamin. Je sais ce que tu dois penser de moi là mais j'ai vraiment besoin de sortir prendre l'air. Dit-il en attrapant un de ses vêtements, oublié au cours de son rangement sur le lit.

Le mal de tête grandissant de Simon se révélait devenir encore plus insupportable au cours de cette discussion. Non pas que la présence de Bridget soit insupportable en soit, mais la tournure de la conversation lui déplaisait trop. Il savait bien qu'elle avait raison qui plus est à son inverse, elle parvenait à canaliser sa frustration, cependant elle n'était pas la personne qui avait eu un accident, qui sortait de deux mois dans le coma et était retenue dans cet endroit avec l'envie insoutenable d'en sortir au plus tôt. Evidemment, il lui était très reconnaissant pour ce qu'elle avait fait pour lui durant toute la durée de son séjour ici. Mais il ne comprenait pas aussi. Pourquoi ? Il n'était visiblement pas d'une très bonne compagnie éveillé, il devait sans doute être moins agaçant endormi. Mais cela n'expliquait rien du tout. On avait beau lui demander de ne pas s'inquiéter, de ne pas trop réfléchir car ça le fatiguerait, il ne pouvait s'en empêcher. Il voulait trouver réponse et ne pensait pas que rester ici la lui apporterait. Et c'était frustrant. Je ne reproche pas aux gens de m'aimer, d'avoir de l'affection pour moi. Dit-il en guise de réponse, car il voulait que ce point soit bien clair. Sa reconnaissance avait beau être dissimulée sous sa mauvaise humeur, elle n'en était pas moins présente. Bien sûr, il comprenait la réaction de sa mère, de son docteur, de Bridget même s'il ne voyait toujours pas pourquoi elle s'intéressait à ce point à lui. Il se mordilla péniblement la lèvre en l'écoutant parler. Il l'écouta lui laissant le temps de s'exprimer puis répondit. Peu être que le changement aura du bon, ce n'est pas quelque chose dont j'ai peur. Je n'ai pas peur d'avancer car si une chose le terrifiait, c'était bien davantage son passé. Quand il se penchait sur ce dernier, il ne voyait que de brefs moments, ressortant parmi la multitude de souvenirs accumulés au fil des années : les moments passés en famille, la façon dont Julia déposait ses lèvres contre les siennes avant de l'embrasser, son métier et la satisfaction qu'il éprouvait en pratiquant ce dernier et puis l'accident. Il ne se souvenait pas de grand chose, simplement de l'obscurité contrastant avec les phares de la voiture et de la douleur ressentie alors qu'il tombait sous les roues du véhicules. Puis, il n'y avait plus rien. Il avait beau puiser dans sa mémoire de nombreuses fois avec espoir, ses souvenirs cessaient brusquement. Après ça, il ne se souvenait que de s'être réveiller dans ce lit, son docteur près de lui, sa mère à ses côtés. Et puis la présence de Bridget, rencontrée dans les minutes qui suivirent et ce qu'il avait ressentit. Cet étrange sentiment : celui de la connaître. Il aurait put percevoir l'inverse : bien qu'endormi durant deux mois, elle avait passer du temps avec lui et avait donc entretenu un lien avec lui, lien dont Simon s'était retrouvé exclu. Je crois que le changement, je le ressens déjà. Toute ma vie a avancée durant deux mois et si je n'aime pas cette idée, je l'ai assimilée. En quelques instants, toute dureté dans la voix de Simon s'était évanouit. A vrais dire, il se sentait tellement désorienté qu'il était prêt à se mettre à pleurer comme à son réveil quelques jours plus tôt. Mais pleurer devant sa mère, c'était une chose, pleurer devant Bridget en était une autre. Cette façon de laisser ses émotions le submerger ne lui était pas familière. Tout en étant démonstratif quand il le fallait, il n'avait jamais aimer pleurer en publique, y percevant une humiliation. Afin de se contrôler, il essaya de s'occuper, attrapant un vêtement oublié. Cependant, Bridget ouvrit à nouveau la bouche. Ces paroles, bien que prononcées avec douceur, lui firent l'effet d'une claque. C'était donc ainsi qu'elle percevait sa façon de réagir ? Comme un refus d'accepter l'accident ? D'accepter ses deux derniers mois ?

Sentant qu'elle était à deux doigts de partir et ne songeant pas, à l'inverse de la jeune femme d'après ses dernières paroles, qu'il se porterait beaucoup mieux sans elle, il se leva, laissant le vêtement sur le lit, là ou il l'avait trouvé et traversa la distance qui le séparait de Bridget. Doucement, il déposa sa main sur son poignet, voulant la retenir mais n'osant pas agir trop brusquement, il avait déjà été suffisamment agressif par l'utilisation de la parole pour la journée. Penser à l'accident m'effraie, je ne vais pas te dire le contraire. C'est comme le revivre à chaque fois et ça fait toujours plus mal. Simon avait renoncer à garder un semblant de fierté. Il ne doutait pas que la détresse se lisait dans son regard et avait cessé de vouloir la masquer, c'était trop fatiguant pour qu'il s'y essaie. Et si tu crois que je pense que ton absence me permettra d'oublier et de ne plus avoir à penser à tout ce qui me fait mal, tu te trompes. Car non, il ne pensait pas cela le moins du monde. Reste, s'il te plait. Après avoir prononcer cette demande, il baissa légèrement la tête. C'était sans doute franchement égoïste de lui demander cela. Elle avait sa propre vie à gérer, sans avoir besoin d'entendre Simon parler au sujet de la sienne. Mais elle avait décidée de s'occuper de lui durant son coma alors que rien ne l'obligeait à le faire. Il n'aurait jamais oser formuler une telle demande à voix haute s'il avait ignorer cela. Tu as sans doute bien mieux à faire mais pour une raison que j'ignore, tu as décidée de t'occuper de moi pendant deux mois alors que tu ne me connais même pas. Il ne put retenir un léger rire à la connotation un peu triste, car elle était signe d'ignorance. Je ne sais pas pourquoi tu as fais cela, mais je n'ai pas envie que tu partes maintenant. Donc sauf si tu veux partir, ne le fais pas.