n°11624 ❧ Good morning little sister ❧ Fallone & Adélaîde

Fallone & Adélaïde

Good morning little sister

Cinq. C’était le nombre de gardes de nuit que venait d’enchainer Adélaïde. Travailler aux urgences avait bien des désavantages. Le métier de médecin urgentiste était bien fatigant et restée bien alerte pouvait parfois devenir bien compliquée. Cinq gardes étaient bien trop. Le problème au manque d’effectif… Les hôpitaux sont surchargés de patients et n’ont pas assez de bras pour s’occuper de tous. Adé pouvait enfin profiter de son jour de repos. Elle était rentré aux aurores, avait pris une douche et s’était directement mis au lit. Pour se lever vers neuf heures. Lorsqu’elle ouvrit les yeux sur le cadran de son réveil, un rapide calcul lui apprit qu’elle avait du dormir à peine cinq heures. Pas assez. Mais alors pas assez du tout. Seulement, une douce odeur de pâtisserie s’échappait de la cuisine et montait jusqu’à la chambre du docteur Blackburn qui ne pouvait y résister.

Il fallait aussi dire qu’en enchainant les gardes de nuit, Adélaïde ne pouvait pas non plus voir sa sœur. Quand elle partait travailler, Léo était encore en train de travailler, quand elle rentrait, sa sœur ronflait et quand cette dernière partait travailler, Adé était au pays des rêves. En somme, elle se croisait toute la journée sans pouvoir se voir ne serait-ce qu’une seconde. Alors lorsqu’Adélaïde sentit la bonne odeur du travail que fournissait sa sœur dans la cuisine familiale, elle se leva. Certes la tentation de resté au chaud sous la couette était plus que tentante, mais celle de discuter avec sa sœur l’était davantage. Et c’était sans parler du talent de Léo dans une cuisine. Parfois, quand elle la voyait évoluer dans la cuisine, Adélaïde avait l’impression de revenir dans le passé, de voir sa mère. Fallone avait bien hériter de son don de leur maman et quand Adélaïde sentait cette bonne odeur de gâteaux, elle ne pouvait s’empêcher de voir sa mère. La douce Elisabeth mettant ses poings sur ses hanches et regardant son ainée. « Lala, ne manges pas tout les biscuits! Quand ta sœur aura finit sa sieste, elle en voudra elle aussi. » Des souvenirs d’une famille heureuse…

Adélaïde s’extirpa donc de sa couette, vêtue d’une simple nuisette en coton. Rien de bien sexy, mais après tout, elle n’avait personne pour dormir avec elle, peu importe comment elle était pour dormir. Elle enfila donc une simple robe de chambre, qu’elle ne prit même pas la peine de fermer et descendit les escaliers pied nus. Certes, le carrelage était froid, mais Adé ne portait jamais de chausson. Alors qu’elle était la première à faire la morale aux autres… Comme elle s’y attendait, elle trouva sa sœur, de la farine sur le visage, affairée dans la cuisine. « Tu nous fais quoi de bon, Léo? » lui demanda-t-elle en guise de bonjour. Elle alla se servir une tasse de café fumante, que la plus jeune des Blackburn avait du faire couler. Puis déposa un baiser sur la joue de Fallone au passage. Elle grimpa sur un des tabourets hauts qui entouraient le plan de travail, et entoura sa tasse de ses deux mains, profitant de la chaleur de sa boisson caféinée. « Ta cuisine sent tellement bon, qu’elle réveillerait un mort. » Et le pire, c’est qu’elle était sincère. Elle adorait la cuisine de sa cadette plus que n’importe quoi. Ou presque…

Pancakes et gaufres. De quoi mettre Adélaïde en appétit. Léo connaissait bien les gouts de sa sœur. « Pas d’œufs, merci. » répondit-elle lorsque sa cadette lui donna le menu. Elle savait que le reste remplirait largement son ventre, pas besoin d’en rajouter. Surtout que la cuisine de sa sœur était si bonne qu’elle risquait bien de se resservir. Elle servit également une tasse de café pour la plus jeune des Blackburn, à sa demande, avant de s’installer. Sa tasse fumante entre les mains, elle regardait sa sœur évoluer dans la cuisine. Léo se permit de la taquiner au passage, alors qu’Adé lui faisait un compliment sur sa cuisine. « Message reçue. Moins travailler et plus dormi, sinon je ressemble à un zombie. » Les deux sœurs se connaissaient tellement bien, qu’elle ne pouvait que deviner ce que disait la pâtissière sous le couvert d’une plaisanterie. Connaitre une personne par cœur, permettait souvent de savoir par avance ce que va dire cette personne, avant même qu’elle n’est ouvert la bouche. Le langage du corps en disait long… Par exemple, le fait que Léo ait pris la peine de leur préparer le petit déjeuner, montrait à Adélaïde que sa grande sœur lui manquait et qu’elle voulait passer du temps avec elle. Malheureusement, Adé est vrai bourreau de travail. Elle s’y donnait toujours à 100%. Comme pour tout ce qu’elle entreprenait soi dit en passant… Le docteur Blackburn ne lâchait rien et allait toujours au bout de son but. Sauf si la vie de sa sœur, en dépendait bien sur. Comme, elle avait déjà du abandonner la recherche pour pouvoir aider Léo.

Cette dernière avait d’ailleurs enfin finit de préparer le petit-déjeuner. Les pancakes et les gaufres étaient chacune dans un plat. Léo l’annonça elle-même en disant que c’était prêt. Adélaïde la regarda s’installer et leur servir à toutes deux du jus d’orange. Léo avait pensé à tout ce matin. « Tu as pu dormir un peu quand même? » reprit Fallone. Adélaïde eut un petit sourire. Elle avait toujours materner sa sœur, surtout à la mort de leurs parents. Elle voyait ça comme son rôle de grande sœur. Alors, elle trouvait toujours ça mignon lorsque Léo tentait de le faire à son tour. Comme n’importe quel petite sœur, Fallone voulait voir Adélaïde en bonne santé, rien de plus normal, mais chez Adé, se sacrifier pour les autres étaient une seconde nature et elle avait pris l’habitude de ne pas inquiéter les autres avec ses problèmes. Elle ne se montrait en état de faiblesse qu’à de très rare personne. Asher avait fait parti de ses privilégié. Adélaïde n’aurait d’ailleurs jamais cru autant aimé qu’un homme prenne soin d’elle. Ce matin Léo avait apparemment envie de prendre soin de sa grande sœur. Malheureusement, c’était une chose qu’elle ne voulait pas voir arrivé. C’était à elle de prendre soin de Fallone, pas l’inverse. « T’en fais pas. Je ferais une petite sieste cette après-midi. Et je ne travaille pas non plus demain. » Certes, elle ne voulait pas être materner par sa sœur, mais elle pouvait au moins la rassurer. Et une fois fait, le sujet était clos, elle changea donc de sujet. « Merci pour le petit dej’, Léo. Bon appétit! »

Sans autre forme de préambule, elle posa sa tasse de café et se servit une première gaufre, qu’elle saupoudra de sucre en poudre. La gourmandise, un défaut qu’elle a su développer dès sa tendre enfance avec sa mère. Les quelques années passés avec sa tante les a certes privés de ce genre de plaisir, mais Fallone avait vite su remédier à tout ça. Adélaïde s’attaqua à sa gaufre avec entrain. Une fois une première bouchée avalée, elle reprit la parole. « C’est toujours aussi bon! Le jour où tu partiras t’installer ailleurs, je risque d’avoir du mal à me passer de ta cuisine. » Les deux sœurs avaient beau tout partager, Adé savait très bien qu’un jour ou l’autre Fallone allait se marier et qu’elle partirait faire sa propre vie. Certes, la logique voudrait que ce soit l’ainée qui parte en premier, mais puisque la seule histoire sérieuse qu’avait eu Adé datait de plus de cinq ans, il y avait fort à parier que Léo soit la première à se marier. Une idée qui avait le don de titiller Adélaïde, mais peu lui importait. Du moment que sa sœur était heureuse.

« C’est pas comme ça que tu vas nous ramener un beau médecin. » Fallone ne se doutait pas à quel point Adélaïde était loin de s’inquiéter de ça. Elle se contenta même d’en sourire, sans dire un mot. Elle avait eu un beau médecin dans sa vie. Aujourd’hui, elle n’en voulais pas vraiment. Elle avait d’autre préoccupation. Certes, elle rêvait de construire sa famille, d’avoir des enfants. Mais ce n’était pas le moment. Ce moment n’avait jamais eu lieu. Sa petite sœur avait besoin d’elle. Je vous entends déjà, elle a 25 ans, en quoi a-t-elle besoin d’être materner? Adé le sentait comme ça. Ou peut-être n’était-ce une excuse pour ne pas approfondir cette partie d’elle qui avait du renoncer à Asher. Pour l’instant, elle ne voulait pas se lancer dans les méandres de son subconscient, elle préférait passer du temps avec sa sœur. D’ailleurs cette dernière lui proposait de passer encore davantage de temps ensemble. « Je travaille pas non plus demain, tu voudras qu’on en profite un peu pour sortir entre sœurs? » Adélaïde eut un grand sourire. « Ah oui! Avec plaisir! » Ses moments entres elles, elles les chérissaient toutes les deux. Peu de gens pouvaient comprendre leur relation, qui empiétait bien souvent sur leurs amitiés. Après tout, quel est le besoin d’avoir des amis quand notre sœur est notre confidente, notre famille, notre meilleure amie?

Elles se mirent à manger, Adélaïde commençant par une gaufre. Léo en profita pour la taquiner, lui disant de ne pas manger comme un ogre. Adé se contenta de lui tirer la langue. Pas de sa faute si sa sœur était si douée. Pas étonnant que sa pâtisserie fonctionne si bien. Elle avait un don. La cuisine pour Adélaïde était très simple. Un plat tout prêt à mettre au micro-onde. Et si quelqu’un le savait c’était bien Fallone. Sans doute pour ça qu’elle lui dit de ne pas dépérir le jour où elle quitterait la maison. Il fallait bien l’avouer, Adélaïde ne savait pas du tout comment elle ferait, quand ce jour là. Elle finissait sa gaufre en y pensant. « Il nous resterait plus qu’à vivre tous ensemble ici. Après tout, cette maison est suffisamment grande. » dit-elle finalement en riant. En réalité Adélaïde pensait même laisser la maison à sa sœur. Qu’est-ce qu’elle ferait dans une si grande maison toute seule? Un simple appartement lui suffirait. Un petit près de l’hôpital. Et le jour où elle rencontrera quelqu’un, ils s’achèteront une maison ensemble. L’ainée des Blackburn s’y voyait déjà. Elle mangeait maintenant des pancakes, les yeux dans le vide, perdue dans ses pensées. Elle n’avait même pas remarqué que sa sœur avait déjà finit de manger et avait repousser son assiette. Et dire que Léo avait oser dire à sa sœur de ne pas manger comme un ogre. Elle était plus rapide qu’elle à manger.

« Adé? » La voix de petite fille que venait de prendre Léo, alerta Adélaïde qui releva la tête, sa fourchette en main, toujours en l’air. « Oui? ». Elle capta alors le regard inquiet de sa sœur. Elle s’inquiéta alors à son tour, ne comprenant pas ce qui se passait. Elle-même avait pris le même regard inquiet. « Qu’est-ce qui se passe, Léo? Tu m’inquiètes là… » En l’espace d’un instant, elle commença à se souvenir de toutes les fois où elle avait vu ce même air sur le visage de sa jeune sœur. C’était toujours lorsqu’elle avait une mauvaise nouvelle à lui annoncer…

Si Adélaïde s’écoutait, ses jours de repos, elle les passerait au lit. Depuis que Nolan était rentré à l’armée, elle s’enfermait davantage dans sa bulle. Ce que sa sœur lui reprochait bien souvent. Alors lui demandé de programmer leur journée de demain, pouvait se révéler périlleux. Ou ennuyant. Mais non, Adé fera un effort, ne serait-ce que pour que sa sœur passe un bon moment. «  Pourquoi pas un ciné, dans ce cas? » Une activité tranquille, qui ne demandait pas beaucoup d’effort. Mais qui leur ferait un bon moment tout de même. « On aura qu’à aller manger au restau. Histoire que tu ne cuisines pas tout le temps. On irait au cinéma après et s’il est pas encore trop tard, on peut faire un peu de shopping. » Le shopping entre sœurs, était le seul moyen pour qu’Adélaïde fasse attention à sa façon de s’habiller. Sinon, elle se contenterait de jean et de basket. Léo avait le don pour lui trouver de jolies robes ou d’autres tenues qui la mettait davantage en valeur. Et même si le docteur Blackburn disait qu’elle se fichait de sa tenue, elle était toujours heureuse de pouvoir se trouver belle. Comme n’importe quelle femme. Elle n’en voyait juste pas l’utilité, n’ayant pas d’hommes dans sa vie, même si Fallone espérait bien le contraire. Mais ça c’est encore une tout autre histoire…

Elles continuèrent à manger, la discussion se tournant vers l’éventuel départ de Léo un jour. Une conversation qu’Adélaïde tournait plutôt autour de la plaisanterie. Après tout, elle ne pensait pas que ce jour allait si vite arrivé. Mais à voir l’air inquiet qu’avait pris Léo, il y avait quelque chose dans cette discussion qui dérangeait la jeune Blackburn. « Non, non t’inquiètes pas, il n’y a rien de grave. » tenta-t-elle de rassurer son ainée en voyant qu’elle l’inquiétait. Il fallait avouer aussi, qu’Adélaïde avait tendance à toujours s’inquiéter pour sa petite sœur. Il suffisait qu’elle l’entende éternuer, pour qu’elle lui dise d’aller chez le médecin… Vous voyez le genre? Une sœur surprotectrice en somme. Certaines personnes auraient bien du mal à supporter. Ce n’était apparemment pas le cas de Fallone… Surtout à entendre la question qui la turlupinait. « Si je pars de la maison, tu m’en voudras pas, hein? Tu m’aimeras toujours autant? » Adélaïde secoua la tête, un sourire amusé sur les lèvres, en entendant l’idiotie qui trottait dans la tête de sa sœur. Elle devait pourtant être habituée à ça. Léo avait toujours eu cette peur irrationnel de ne plus être aimée. Pourtant, l’amour de l’ainée des Blackburn n’avait jamais faillit, ne serais-ce qu’un instant. Adé avait toujours pensé que c’était sans doute du à la mort de leurs parents. Fallone était si jeune, cette disparition avait du sonner comme un abandon dans le cœur de l’enfant qu’elle était. « Oh, Léo… » souffla Adélaïde, toujours un brin émue lorsqu’elle avait devant elle un autre témoignage de la fragilité de sa sœur. Elle se leva alors, fit le tour du comptoir, pour venir prendre Léo dans ses bras. « Comment peux-tu croire ça? Je t’aimerais toujours autant. Tu seras toujours ma Léo. » Elle déposa alors un baiser sur le sommet du crâne de Fallone, la gardant dans ses bras. Elle tenta alors une petite dose d’humour. « J’ai toujours cru moi, que c’est toi qui allait un jour finir par me détester. Après tout, je ne peux pas m’empêcher de me mêler de ta vie! » C’était bien de l’humour, comme le laissait entendre le ton de sa voix. Adélaïde a toujours su qu’elle et sa sœur c’était pour la vie. Un lien comme le leur est indestructible. Rien ne pouvait en venir à bout. Du moins, elle l’avait toujours pensé. « Je vais même te dire, ma puce, le jour où tu partiras, je serais heureuse pour toi et en plus, je viendrais tout le temps squatter chez toi. Ton futur mari aura tout intérêt à m’apprécier. » Encore un peu d’humour, même si ce n’en était qu’à moitié. Sérieusement, avec l’amour qui unissait ses deux sœurs, l’homme qui viendrait se mettre entre elles, avait intérêt à s’accrocher. Adélaïde sera pire qu’un père protecteur!

Les deux sœurs semblaient donc d’accord par le ciné et le shopping. De toute manière, peu importe l’activité qu’elles auraient choisis, toutes deux auraient été heureuses, du moment qu’elles passaient du temps ensemble. C’est ça les relations fortes. Même en restant devant la télé, la télécommande en main, du moment qu’elles étaient ensembles, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pourquoi Adélaïde aurait-elle besoin de se marier, d’avoir des enfants alors que de toute manière, sa sœur était là. Elle était sa famille, pas besoin d’une autre. Ou presque. Il fallait bien l’avouer, Adé, en voyant approcher ses 30 ans, commençait de plus en plus à entendre le tic tac de l’horloge biologique qui lui disait qu’il était temps de penser à devenir maman. Elle se laissait encore 5 ans, avant de penser à une autre solution pour assouvir ce besoin de maternité. Surtout que d’ici là, peut-être qu’elle ne ressentirait plus ce besoin. Adélaïde faisait tout simplement tout pour ne pas se projeter dans le futur. Elle avait du le faire lorsque Nolan lui avait dévoilé ses sentiments. Oui, elle avait sérieusement pensé à ce que pourrait être sa vie si elle avait laissé son meilleur ami prendre soin d’elle. Elle aurait pu être heureuse, mais lui? Qu’aurait-il fait si elle n’avait jamais oublié Asher? Si elle n’aurait jamais réussi à l’aimer comme il le méritait? Trop de si. Il lui arrivait parfois de regretter de l’avoir repoussé, surtout depuis son départ pour l’armée. Mais elle avait trop peur de rendre son ami malheureux. Ce qu’elle avait fini par faire, de toute manière. En somme, elle ne pensait pas à l’avenir et se contentait du présent. Sa relation avec Fallone la comblait suffisamment de toute manière, même si elle ne lui avait jamais parlé de tout ça. Parler d’Asher n’aurait fait que montrer encore les sacrifices qu’elle avait fait, faisant culpabiliser Léo. Et Fallone rêvait trop de voir sa sœur avec Nolan pour qu’elle lui en parle ouvertement. Elle ne ferait que la pousser dans ses bras.

Enfin bref, pour en revenir à nos moutons, elles se mirent donc d’accord pour un ciné suivi de shopping. Léo devait justement renfloué sa garde-robe pour l’hiver. Adé souria, c’était bien sa sœur ça. « Moi aussi il me faudra des bottes. Mes nikes et mes converses ne me tiendront pas assez chaud pour l’hiver. Et je suis sure que tu trouveras le moyen de me convaincre d’en acheter une paire à talon. » C’était presque une blague entre elles. La petite sœur qui faisait tout pour que la grande soit belle et féminine. A croire qu’elle ne rêvait que de la voir mariée. « Il faudra aussi penser à une jolie tenue pour Noël. » Il arrivait souvent qu’elles ne le fêtent qu’entre elles, mais elles faisaient quand même en sorte de mettre les petites plats dans les grands. Une année, elle l’avait fait aussi avec Nolan et sa famille, ce dernier insistant pour ne pas les laisser seules. Les parents de ce dernier avait toujours été adorable avec les deux Blackburn. Ils avaient été amis avec leurs parents, et revoir les deux filles qui avaient été à l’école avec leurs enfants, leurs faisaient toujours chaud au cœur. Les premiers temps, ils n’avaient eu de cesse d’apporter des petits plats aux sœurs, de peurs qu’elles meurent de faim. Et durant la période où Adé avait été en France, elle était pratiquement sure que Fallone avait du avoir droit à des petits plats, d’autant plus que Nolan avait promis de veiller que la plus jeune des Blackburn. Mais lors de ce noël familiale, les filles avaient finis par se sentir mal à l’aise. Elles n’étaient pas habitués à une famille tant aimante. Leur tante ne les couvraient jamais de gâteaux et de cadeaux. Les filles avaient donc finis par préférer rester entre elles le soir du réveillon. Nolan venait toujours le lendemain matin avec des cadeaux. Enfin c’était avant qu’il ne parte pour l’armée… Pour le choix de leur film, pour le lendemain, Léo se porta volontaire pour regarder ce qui passait en ce moment. « Je te fais confiance. Tu connais mes goûts en matière de cinéma. » lui répondit Adé, confiante sur les choix de sa sœur en matière de film.

La conversation avait, après, tournée sur un tout autre sujet, plus sérieux. Adélaïde fut une nouvelle fois témoin de la fragilité de sa sœur. Une fragilité qui lui brisait toujours le cœur. Adé c’était forgée une carapace à la mort de leurs parents, mais pas Léo. Elle n’avait pas su le faire. Ou peut-être était-ce à cause de sa sœur, qui n’avait eu de cesse de la protéger. Ce que d’ailleurs elle fit encore, allant la prendre dans ses bras pour al rassurer. Elle tenta un peu d’humour aussi, sur sa manie de mettre son nez dans les affaires de sa cadette. Humour qui fonctionna puisque Léo parvint à rire un peu. « Tu sais bien que j’adore quand tu te mêles de ma vie. Je t’aime tellement Adé. T’es la meilleures grande sœur, tu le sais ça? » Adé eut un grand sourire. « Je continuerais alors à m’en mêler alors. Et non, je n’ai toujours pas reçu de médaille de la meilleure grande sœur, alors je ne le savais pas. » répondit-elle avec un petite clin d’œil complice. Adélaïde ne pensait pas du tout être la meilleure des sœurs. Elle avait tenter de faire de son mieux. Parfois elle pensait l’avoir fait, mais d’autre fois non. N’était-ce pas à cause d’elle que Léo paraissait si dépendante de sa sœur? Si elle avait fait les choses autrement, elle aurait peut-être été plus forte et sure d’elle. Avec des si on referait le monde… Adé continuait donc tout simplement à apporter à sa petite sœur ce dont elle avait besoin pour continuer à s’épanouir, sans vraiment avoir l’impression de sacrifier sa vie. Elle voyait ça comme sa responsabilité, son devoir et ne s’en plaignait pas. Sauf les moments de grands désespoirs où elle pleurait dans les bras de Nolan…

« S’il m’aime, il saura qu’il a intérêt à t’apprécier parce qu’il devra s’attendre à te voir souvent. » Adélaïde hocha la tête, un grand sourire sur les lèvres. « Je sais être un vrai pot de colle quand je le veux. » La plaisanterie semblait être revenue et Léo était plus sereine, rassuré de l’amour indéfectible que lui portait sa sœur. Mais cette dernière redevint subitement sérieuse et reprit une petite voix. « J’ai rencontré quelqu’un Adé. » Le premier reflexe d’Adélaïde fut de lâcher un baiser sonore sur la joue de sa petite sœur. Elle ne voulait que ça, voir sa sœur heureuse, qu’elle trouve un homme qui la comprenne. « Quand l’as-tu rencontre? Où? Qu’est-ce qu’il fait? Comment il s’appelle? » Un vrai interrogatoire. Mais si Adé était heureuse pour sa sœur, elle avait aussi l’intention de savoir qu’il était un type bien. Sinon, gare à lui…